22 décembre 2009

Toyota iQ


Ca fait un moment que j'ai reçu ma nouvelle voiture et ça fait bien plaisir. Voici un article que j'ai écrit y a un longtemps maintenant mais que j'ai eu du mal à habiller.




Il s'agit d'une Toyota iQ, une petite voiture de conception moderne, que j'ai prise en LOA. Je parlerai dans un premier temps de l'achat puis de la voiture en elle-même.


    1. Le service de transport

      Il n'y a pas très longtemps de ça j'étais parisien. Au jour le jour l'utilisation d'une voiture s'avérait plus traumatisante que pratique, d'autant plus que pas très loin de République je pouvais utiliser aisément les transports en commun. Ceux qui ont habité Paris savent aussi qu'en sortir en voiture est un peu désagréable et qu'en plus la ville offre une telle variété de réjouissances que le parisien a tendance à vouloir en profiter. Ainsi les longs trajets hors de sa ville sont plus rares à partir de la capitale qu'à partir d'une grande ville de province. De part le réseau de transports français étant structuré en étoile il s'avère en plus que même ceux-là ne nécessitent pas forcément l'usage d'une voiture. Néanmoins quand le besoin s'en fait ressentir le recours à la location est tout à fait adapté.



      En province l'utilisation d'une voiture est bien plus avantageuse. Aujourd'hui je considère l'utiliser un peu trop systématiquement alors que j'habite à côté du métro et d'une station Velib' (Vél'O Toulouse comme on voudrait nous faire dire, aussi dénommé Véloose par les provocateurs, le système d'abonnement est par contre très mal foutu). Mais devant faire quelques km tous les jours pour aller à Montauban (c'est plus le cas désormais, je vais à l'aéroport de Blagnac et les transports en commun en sont pour l'instant absents ou trop chers) la voiture s'est vite imposée à moi au regard de la multiplicité des correspondances que je devrais subir en prenant les transports en commun. Mais j'ai conscience qu'il ne s'agit pas là d'un argument définitif.


      La voiture est un moyen de transport pratique lorsque le réseau routier est bien développé. Il permet en effet de répondre à des besoins plus ou moins individualisés en terme d'itinéraire et d'horaire. En revanche le coût général est important au niveau de la consommation d'énergie et la signature écologique potentiellement assez importante, et il est peu distribué. Le co-voiturage, ou plus généralement le partage de la voiture, j'y reviendrai, permet d'apporter une réponse à cette problématique.


        2. La consommation

          La voiture est un gros objet dont la conception peut être complexe tout comme son assemblage, voire même la construction de ses pièces, qui génère à l'usage de nombreuses dépenses en plus d'un prix d'achat important. Un point important est que cet usage implique notamment un risque pour soi et pour les autres, sans compter l'impact environnemental que nous avons évoqué plus haut. En tant qu'usager du service de transport il m'apparaît plus qu'étrange d'être lié par la propriété à un objet matériel qui ne m'intéresse guère, prenant alors à ma charge tous ces coûts que j'aimerais voir diminuer plus rapidement. Même si j'ai conscience que les problématiques écologiques, qualitatives et financières de l'industrie automobile sont lourdes je ne suis pas sûr d'assister, en tant que spectateur (donc en tant que créateur de sens) à la généralisation des efforts d'innovation attendue, et je doute vivement de la simple auto-régulation de l'économie engendrée par la relation client-vendeur. Plus exactement je ressens mon identification comme client comme une certaine violence alors que j'aimerais être reconnu comme l'usager tel que j'essaye de me positionner.



          La voiture du futur, transparente

          Une voiture s'use, provoque des accidents, pollue, consomme des matières premières rares ? Je ne crois pas que ce soit réellement mon problème. J’irais même jusqu’à remarquer que plutôt que de proposer des primes écologiques pour l'achat de véhicules neufs pas trop polluants le gouvernement ferait mieux de valoriser le télétravail si on me poussait un peu dans mes retranchements. De manière plus pragmatique, dépassionnée, la voiture est devenue un objet trop complexe, de haute technologie, nécessitant les compétences de toute une entreprise pour en comprendre tout le fonctionnement et avoir conscience de l'ensemble des responsabilités que son utilisation implique. C'est à dire que malgré un achat je suis perdu face à cet objet possédant son propre comportement (jusque dans la conduite avec les diverses assistances, bienvenues, qui démontrent que le conducteur n'est plus complètement maître), je n'en suis pas complètement le propriétaire (dernièrement j'ai lu un philosophe qui disait la même chose mais beaucoup mieux, je ne retrouve plus la référence). Alors pourquoi faire semblant du contraire ? Je passerai sur le côté confortable de la reproduction des usages propres à une économie matérielle, quand bien même elle ne le serait déjà plus, pour expliquer l'expérience que j'ai décidé de faire.



          Mobilib' à Toulouse, bientôt Autolib' à Paris,
          des initiatives intéressantes mais incomplètes

          J'ai donc décidé de refuser ma condition de propriétaire, ou plutôt j'ai refusé une propriété totale, en prenant le statut de quasi-locataire avec le système de la LOA (Location avec Option d'Achat). Pendant 3 ans et quelques milliers de kilomètres (en l'occurrence je n'ai peut-être pas choisi la bonne option, mais peut-être bien que si) je paye donc des mensualités qui seront prises en compte à la fin de la période pour faire baisser le prix de la voiture dont je pourrai devenir alors l'acquéreur, propriétaire total si je veux être client. Si le prix me paraît rester trop cher malgré cet arrangement c'est que je continue de me positionner, de manière erronée au regard de l’actualité de la réalité, comme usager puisque je considère ne plus utiliser ma voiture une fois qu'elle est rangée au parking. Pire: si elle était utilisée par quelqu'un d'autre ça ne m'inquiéterait pas trop, un peu comme l'utilisation par d'autres du Vélib' que je viens de rapporter ne me concerne pas trop (cette organisation en service n'est pas si simple, demande une certaine infrastructure, de l'entretien, de la discipline de la part des usagers...), c'est le principe du Mobilib' qui existe déjà et peut-être un jour avec des voitures à hydrogène ou je ne sais quoi d'autre d'intéressant (une LOA sur 3 ans est aussi un petit pari sur l'avenir). Aujourd'hui Mobilib est une structure hyper locale peu adaptée à la réponse à des besoins que constitute la voiture puisqu'elle couvre en gros la même zone géographique que le vélÔtoulouse.



            3. Le financement

            Chez mon concessionnaire Toyota le financement a posé quelques problèmes administratifs un peu gênants, sans plus. D'un point de vue objectif les évènements se sont succédés assez rapidement et la situation est désormais normalisée. La procédure administrative en rapport avec la préfecture est prise en charge (ce que j'ai découvert au dernier moment alors que je m'étais organisé pour tout faire le plus rapidement possible), et la LOA s'accompagne de quelques services bienvenus. Je m'étonne néanmoins, de par ma volonté d'être usager toujours, que l'assurance reste à ma charge.
            Une mensualité de location est significativement moins importante qu'une mensualité pour un emprunt, même si, je l'ai déjà expliqué, elle me semble encore trop élevée. Il s'agit bien entendu d'un véhicule neuf, comprenant donc de nombreux avantages, mais je m'interroge sur le fonctionnement des locations longue durée pour des véhicules de seconde ou troisième main, chose que j'étudierai à la fin de mon contrat actuel.

            Je touche aujourd'hui un forfait de déplacement de la part de mon employeur (plus maintenant que je fais moins de km, on se demande pourquoi). Il s'agit là d'un système qui me semble tout à fait naturel au vu des déplacements qu'il m'inflige (je n'aurais pas grand goût pour le télétravail, mais on ne devrait même pas me laisser le loisir d'y réfléchir en premier) et je pense que ce genre de choses devrait se généraliser. Il me semble en revanche que si l'employeur ne peut pas intégrer la problématique du transport en son sein, l'utilisation d'une monnaie dédiée serait bien plus efficace qu'un simple forfait en monnaie (trans)nationale. Je le rappelle: nous sommes en crise. La monnaie dédiée, plus ou moins localisée (aller chercher une baguette à 10km n'est pas équivalent à aller faire son plein à 10km, et en la matière d'ailleurs une Mobilib' devrait pouvoir faire plus de km qu'un Velib'), est un formidable outil pour orienter la consommation et s'émanciper de l'économie globale. Peut-être difficile à mettre en place au départ il s'agit pourtant d'une vraie solution à moyen et long terme... un certain nombre d'économistes et de philosophes en parlent mieux que je n'arriverai à le faire.


              4. L'outil

              Certains se demandaient si j'allais enfin en parler... oui l'iQ elle est chouette. Que ceux qui sont malades de chiffres s'arrêtent à ce tableau.
              Longueur
              3m
              Largeur
              1m50
              Places assises
              4
              Airbags
              9
              Puissance fiscale
              4cv
              Carburant
              Essence
              Consommation (chiffre constructeur)
              4l/100km
              Cylindrée
              1L
              Taille du coffre (banquette rabattable)
              30L/240L


              Pour les gens sains d'esprit qui sont donc intéressés par d'autres choses j'ajoute que ma voiture est de couleur violette foncée (améthyste pour les toyotistes, bleu-moderne pour quelques vieux opéliens daltoniens), assez originale et qui donne, je trouve, une image un peu plus luxueuse que les autres proposées. Elle correspond quelques peu à la couleur utilisée pour l'habillage de toute la comm. De l'extérieur il s'agit plus ou moins d'un cube puisqu'elle est assez haute (avec une garde au sol assez élevée expliquant sans doute le bon compromis entre confort et rigidité), large et courte. La ceinture de caisse est élevée avec des vitres donc plutôt minces et une proue verticale de brute qui donne à l'ensemble de faux airs (il paraît hein, je dirais pas vraiment ça moi) de modèle (plutôt) réduit de 4x4 coupé.



              L'intérieur est très sobre et donne une certaine impression d'espace aux places avant. Aux places arrière c'est évidemment un peu plus compliqué pour s'installer et éviter notamment de toucher le toit (moltonné quand même) avec le haut de la tête une fois assis. Il n'y a pas énormément de place mais il y en a beaucoup plus qu'on ne le croit depuis l'extérieur. Par contre des passagers arrière bouchent une visibilité déjà comptée, heureusement la voiture n'a pas de cul et les larges rétros extérieurs rattrapent largement cette limitation.
              Partout se fait sentir la contrainte de place quand bien même les solutions trouvées sont très intelligentes. Le coffre par exemple est minuscule en configuration 4 places mais semble très bien une fois les deux fauteuils arrière rabattus (fond plat). Il faudra tester ça en faisant de grosses courses. Au général on manque un peu de rangements, il n'y a même pas de boîte à gants, ce qui est bien dommage malgré les bacs dans les portières. Mais si j’ai voulu prendre une petite voiture c’est que je ne pense pas avoir besoin de plus.


              5. L'usage

                Au volant la position de conduite est bien meilleure que dans ma précédente Clio. Le siège, pourtant très mince, est confortable et enveloppant, le petit volant (pas vraiment rond) est ergonomique, les rétroviseurs extérieurs sont imposants et le large pare-brise avancé donne une impression d'espace. La voiture est vraiment large et les portières hautes accentuent cette impression, ce qui est un peu déconcertant au début pour s'habituer aux dimensions de la voiture (oui, s'habituer à une nouvelle voiture n'est pas rien, mais devoir y faire attention n'est pas forcément superflus: il ne peut pas s'agir ici d'un argument anti-Mobilib' suffisant). J'ai eu notamment beaucoup de plaisir à conduire de nuit puisque j'y voyais clair contrairement à la conduite de nuit en vieille Clio légo (elle se démontait toute seule).


                Sur l'autoroute l'iQ roule très bien. J'ai pu remarquer l'étrange sensation de me traîner même à 130km/h, peut-être du fait de la hauteur de la position de conduite, des divers repères visuels et de l'insonorisation qui n'a rien à voir avec celle de mon ancienne vieille Clio2. La tenue de route est impeccable mais on aimerait un tout petit peu moins d'assistance dans la direction qui semble molle (en réalité plus précise que ce dont j'avais l'impression). La voiture bouge à peine quand même dans les dépassements de camion quand il y a du vent et de la pluie mais ça n’a rien à voir comparé à l’épreuve de surf infligée par une Smart. Les pédales sont un peu molles à la longue, notamment pour la jambe droite qui ne peut prendre appui nulle part sur le tableau de commandes central, et avec cette sensation tenace de se traîner quand bien même on est en train de doubler tout le monde on rêve un peu du régulateur de vitesse. En tous cas il est clair que ce n'est pas en côte que je ferai des records de vitesse car même si la voiture ne semble pas broncher quand elle doit grimper un peu (elle bronche en cachette) elle a tendance à vouloir s'endormir à flan de montagne dès que le pourcentage augmente un tant soit peu. On se souvient en fait qu'on a un moteur de mobylette sous le capot dès qu'on demande un peu de puissance.
                En ville la voiture est assez vive sur les premières rapports, très courts. Le châssis répond bien, mieux qu'une Smart, et le rayon de braquage est incroyable (combiné à la direction super assistée c'est bien). Cette maniabilité ne permet pas de faire d'inutiles exploits mais contribuent plutôt, avec la position de conduite, à éliminer toute fatigue du conducteur en milieu urbain avec, je l’ai dit, la jambe bien dynamique sur la pédale d’accélérateur.
                En terme de consommation je ne suis pas à 4l/100km comme promis (j'ai réussi à tenir 3.6l pendant plusieurs centaines, mais je devais observer une conduite de record). Je n'ai pas encore pu faire de statistique précise, c'est quand même un vrai bonheur quand l'ordinateur de bord indique 3,5l/100 quand on tient la vitesse pénard à 110 km/h. Le réservoir n’est pas grand et je n’ai pas pu calculer l’autonomie exacte faute de bien maîtriser les informations de ma jauge.

                Au niveau des équipements j'ai lu ici ou là quelques critiques, sur les plastiques durs ou des choses comme ça. Personnellement je suis très satisfait pour l’instant. Le système de bouton-pression pour installer le bout de tissu servant à cacher le coffre n'est par contre pas vraiment au point... j'ai bien failli m'arracher les ongles des doigts d'ailleurs. Autre chose à revoir, et alors là dans les grandes largeurs, c'est l'auto-radio. C'est à cette occasion que le nom de iQ (pour coefficient intellectuel) prend tout son sens et j'avoue que je ne fais pas le poids. J'ai donc décidé, jusqu'à nouvel ordre, de rester bloqué sur France-Culture, d'utiliser mon lecteur de CD avant de paramétrer mon pocket-pc pour le brancher sur la prise jack prévue à cet effet. On sent d’ailleurs que cet auto-radio est fait pour être plutôt utilisé avec un lecteur auxiliaire, ce qui a un sens quand on y réfléchi deux secondes mais n'explique quand même pas le manque d'usabilité des autres fonctionnalités. C'est dommage parce que le son est plutôt bon.



                Pour l’instant en tous cas c’est un plaisir cette petite voiture.



                1 commentaires:

                LeTempleDeLaManivelle a dit…

                <span>J'en ai pris une aussi en loc ... depuis peu ... j'ai du mal a estimer où s'arrète son capot et son boublier arrière ( on en rigole pas ) sinon c'est sympa ... le demi tour se fait dans un mouchoir de poche, c'est spacieux devant comme dans une vraie berline, on n'est pas collé au sol comme dans une vieille mini permettant ainsi de bien voir ( et anticiper ) la route, silencieux vu que je n'ai pas à hurler pour avoir une conversation avec le passager, 2 sièges d'appoint à l'arrière ce qui est un plus face à une Smart ForTwo, et une plage en tissu clipsable est livrée avec pour la conserver en "société".</span>
                <span>Après bon ça reste une petite voiture, faut savoir ce que l'on veut ... c'est un second véhicule moderne pour ma part ...je possède qq antiquités.</span>

                <span>David</span>
                <span>LeTempleDeLaManivelle 
                </span>